Fondements et définitions

L'analyse bibliométrique permet de mesurer la production scientifique d'un pays, d'un institut, d'un chercheur, elle fournit un outil de comparaison globale ou dans différentes disciplines, elle permet d'identifier les réseaux de collaboration, d'estimer l'impact des travaux, elle apporte une appréciation complémentaire à l'expertise scientifique.

Les journaux scientifiques représentent depuis la fin du 17ème siècle le mode privilégié de diffusion de la connaissance scientifique. Trois phénomènes majeurs interviennent dans la diffusion de la connaissance: 

Chaque expérience, qui permet d'aboutir à une publication, vient compléter le corpus des connaissances. Les découvertes suivantes s'appuient sur une vision de l'ensemble et alimentent les acquis scientifiques. Pour être utilisées par les autres, ces publications doivent avoir une visibilité, visibilité liée à l'accès aux journaux scientifiques.

 
Chaque publication, pour alimenter les acquis scientifiques, doit être validée (validation par les pairs). Cette validation constitue le filtre qui est à l'origine de la hiérarchisation des revues scientifiques. Le filtre de qualité contribue à la notoriété du journal (notoriété traduite en partie par la notion d'impact facteur).


Les acquis validés et accessibles peuvent être consultés et éventuellement cités par les auteurs qui s'appuient ainsi sur les connaissances antérieures. Les citations créent alors une interconnectivité qui permet d'identifier des travaux de référence. Derek de Solla Price et Eugène Garfield, pionniers de la bibliométrie moderne, ont proposé des modèles qui se réfèrent à la pratique de la citation entre les articles, et postulent que les articles très fréquemment cités constituent le coeur de la littérature scientifique. Le tissu dense de citations autour de ce noyau atteste de l'utilisation des travaux qui le constitute et révèle leur excellence.